Répondre à la crise profonde que traverse le modèle agricole est urgent, indispensable, et représente une première étape pour soutenir les agriculteurs. Au-delà d’une réponse à court terme, il nous faut trouver une solution soutenable et penser la transformation du modèle dans son ensemble.
La « ferme France » affiche ces dernières années de beaux résultats financiers avoisinant les 100 milliards d’euros. Elle est en effet portée par la flambée des cours des matières premières et les bonnes récoltes dans certains secteurs. Mais ce chiffre ne dit pas grand-chose de la situation de nos agriculteurs et des difficultés qu’ils rencontrent : l’agriculture française génère des profits mais le revenu des agriculteurs est, quant à lui, toujours marqué par de fortes disparités, en partie liées aux coûts des intrants et à la fourniture d’énergie. À titre d’illustration, selon l’INSEE, un éleveur bovin dispose d’un revenu médian de 18 000 euros annuel quand le revenu médian annuel d’un viticulteur se situe autour de 26 000 euros.
Le constat est simple : l’agriculture doit assurer sa transition vers un modèle plus respectueux de l’environnement dans un contexte où s’accumulent crises et difficultés. Ces dernières ont démontré que notre modèle agricole est fragile et dépendant de nombreux imports. La part de produits agricoles importés a en effet doublé depuis les années 2000 et représente près de 20% de notre consommation annuelle.
Ce constat appelle une réponse forte et à la hauteur de l’enjeu. Une transition ambitieuse ne pourra se contenter de verdir l’agriculture sans s’interroger sur son modèle économique et son organisation territoriale pour assurer sa soutenabilité, sa résilience et sa rentabilité à long terme. La transition agricole devra donc être circulaire.
C’est pourquoi l’Institut National de l’Économie Circulaire propose de mettre en débat vingt mesures concrètes qui peuvent tracer des perspectives et constituer des pistes de travail pour les acteurs agricoles et les pouvoirs publics qui seraient désireux de mettre la question de la ressource au coeur de leurs politiques publiques.