Etude : La valorisation des mâchefers

L’INEC publie l’étude “La valorisation des mâchefers : une technique d’économie circulaire inscrite dans les territoires”.

 

 

Les principes de sobriété et de résilience territoriale sont au cœur de la transition vers l’économie circulaire. L’utilisation de matériaux alternatifs disponibles localement, notamment dans les opérations de travaux publics, en est un exemple et permet de réduire la pression exercée sur les matières vierges.

 

 

La réduction de la production de déchets, une priorité pour les territoires

 

 

Cette priorité est réaffirmée dans la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire promulguée le 10 février 2020, qui dote aussi la France d’objectifs de réduction de l’enfouissement (article 10).

C’est dans ce contexte que l’INEC s’est penché sur la valorisation des mâchefers, résidus solides issus de l’incinération des déchets ménagers. Cette étude a pour objectifs :

 

– Faire un état des lieux de l’usage des mâchefers en France (réglementaire et géographique)

 

– Recenser les freins à l’utilisation des mâchefers

 

– Relever les avantages à valoriser localement les mâchefers dans un objectif de gestion optimisée de la ressource

 

-Présenter des voies de valorisation et bonnes pratiques développées dans d’autres pays

 

 

Un valorisation qui doit se faire une logique de proximité

 

 

Les mâchefers peuvent être utilisés en sous-couche routière, selon un cadre réglementaire strict renforcé en 2011. Ils sont considérés comme des matières premières secondaires et présentent, à l’échelle locale, plusieurs avantages :

 

– Ils s’inscrivent dans une logique d’économie de ressource naturelle en se substituant aux matières vierges utilisées en sous-couches routières

 

– Ils participent de l’atteinte des objectifs de réduction de l’enfouissement des déchets

 

Pour être circulaire, la valorisation des mâchefers en techniques routières doit se faire dans une logique de proximité. En effet, il est préférable de valoriser localement les déchets produits pour viabiliser ces opérations sur les aspects économiques et environnementaux.

Selon François-Michel Lambert, Président de l’Institut National de l’Economie Circulaire, « la valorisation des graves de mâchefers, lorsqu’elle s’opère localement, s’inscrit pleinement dans les principes de l’économie circulaire : intelligence territoriale et décloisonnement des filières, prévention des déchets et optimisation de ressources locales. »

 

 

Lever les freins à l’utilisation des mâchefers

 

 

On constate que l’usage de mâchefers est hétérogène sur le territoire national. Elle est dépendante de contraintes hydrogéologiques, environnementales et techniques locales, mais également et surtout du portage politique et de l’ambition des maîtres d’ouvrages publics et privés en matière d’économie circulaire.

Pour lever les freins à l’utilisation des mâchefers, l’INEC recommande de

 

– Diversifier les voies de valorisation et les encadrer juridiquement, en s’inspirant de ce qui peut être à l’œuvre dans d’autres pays

 

– Sensibiliser les acteurs pour améliorer la qualité perçue du matériau

 

– Encourager le portage politique des maîtres d’ouvrage et créer des clauses-types à destination des acheteurs

 

– Actionner des incitations financières, sans affecter la qualité perçue du mâchefer

 

– Veiller à la traçabilité et à l’innocuité des mâchefers.

 

 

Un label national pour identifier les projets de construction et d’aménagement valorisant des matériaux alternatifs

 

 

Prochainement, un label national identifiant les projets de construction et d’aménagement valorisant des matériaux alternatifs (dont les mâchefers en techniques routières) sera disponible. Il s’agit du label « 2EC – Engagement économie circulaire », élaboré par le CEREMA.  La parution de la présente étude et de ce label doivent encourager l’évolution des pratiques des maîtres d’ouvrage et des acteurs opérationnels, dans une optique de transformation de nos modes de production et de consommation.
N’hésitez pas à nous contacter pour plus d’informations sur ce label.

S'inscrire à la newsletter