Les formations dans l’économie circulaire – Circulab Academy
L’invité
Fabrice Sorin, Academy Manager chez Circulab. Circulab est un studio de projets indépendant qui aide depuis 2012 les organisations du monde entier à faire mieux avec moins dans un monde incertain. La Circulab Academy est née de la volonté de transmettre au plus grand nombre les outils et connaissances pour agir. Circulab, organisme de formation certifié Qualiopi, s’appuie sur une communauté de personnes expertes de l’économie circulaire et des nouveaux modèles d’affaires réparties dans plus de 20 territoires.
Circulab Academy propose un catalogue de formations en ligne à destination des entreprises, comme “Activer l’économie circulaire”, “Comprendre la résilience d’entreprise” ou encore “Introduction aux indicateurs de circularité”.
Qu’est-ce que la Circulab Academy et quelles sont vos activités ?
La Circulab Academy est la marque de Circulab spécifiquement dédiée aux activités de formation et de recherche.
C’est un organisme de formation professionnelle certifié Qualiopi.
Nous développons des formats de formations à destinations des professionnels, des contenus de formation pour l’écosystème académique et également des outils, de la méthode d’innovation, de déploiement pour les projets d’économie circulaire.
Les outils et la ‘méthode’ de Design circulaire de Circulab font partis des méthodologies de références pour les projets d’économie circulaire (avec les méthodes de TU Delft, la méthode FSSD, la méthode Natural Steps, la méthode de IDEO/ Fondation Ellen Mac Arthur).
Pourriez-vous détailler vos activités de formation, initiale et continue ?
Les activités de formation de la Circulab Academy s’articulent autour de 2 axes et de 2 thématiques: économie circulaire et résilience des organisations et territoires.
Les formations ‘sur étagère’ représentent le premier axe par lequel nous formons des consultants, chefs de projet, direction produit / stratégie / innovation à la méthode Circulab pour que ces acteurs soient en capacité d’inclure la méthode et les outils dans leur process internes et dans leurs offres dans le cas des consultants.
Nous avons élargis cette offre en direction des entreprises avec un portefeuille plus large et plus segmenté en direction des entreprises. Notre constat est que la demande de montée en compétences sur les sujets RSE/ durabilité / économie circulaire / résilience reste très diffuse avec des demandes de montées en compétences très variables. La vulgarisation et la sensibilisation restent les demandes principales des entreprises.
Il y a également une demande forte de ‘retour sur investissement’ court des formations.
Quel est l’impact concret dans mon quotidien? C’est la question principale des stagiaires et donc des département RH.
Notre offre sur étagère s’adapte à cette demande avec des formats courts et évolutifs sur des thématiques précises telles que les indicateurs de circularité, les contraintes et opportunités des passeports produits numériques, etc.
Les formations sur mesure constituent notre deuxième axe par lequel nous produisons des contenus et formats adaptées aux objectifs pédagogiques des acteurs. Le spectre est assez large cela va des institutions éducatives (nous sommes en charge de la chaire économie circulaire de l’ESSEC), équipes innovation, design de grands groupes comme Orange où L’Oréal, à des projets internationaux financés par des acteurs comme l’UNESCO-UNEVOC dans lesquels nous formons les personnels éducatifs de centres de formation professionnels.
Circulab a été créée en 2012, au moment où l’économie circulaire était encore peu connue, pourquoi avoir misé sur l’économie circulaire et sur la formation à ce modèle ?
L’économie circulaire car cela est apparue comme une évidence. L’idée d’une production et d’une consommation infinie dans un monde aux ressources finies est apparue comme un non sens aux fondateurs de Circulab (Brieuc Saffré et Nicolas Buttin) et avec la volonté de faire bouger les lignes, convaincus qu’un meilleur modèle économique était possible et nécessaire.
Vos apprenants de formation continue parviennent-ils à réinvestir leur apprentissage de l’économie circulaire dans leurs métiers ? Si oui, de quelle façon ? Si non, quels sont les freins qui subsistent ?
Il est difficile d’avoir une vision d’ensemble précise de l’application des apprenants.
Pour les formations sur mesure, le suivi est quasiment impossible. Beaucoup de formés dans les entreprises se heurtent à l’inertie de leur organisation, aux priorités de compétitivité, de stratégie à court terme qui freinent ou bloquent les initiatives d’économe circulaire.
Pour les formations sur étagères, où les formés acquièrent une méthodologie de déploiement de projets d’économie circulaire, les actions restent concentrées sur le niveaux nano-économique (le produit, les matériaux ) et moins sur la transformation des modèles d’affaires et des chaînes de valeur.
Cela s’explique par les freins systémiques au déploiement de l’économie circulaire: la fiscalité, les difficultés de financement et la moindre rentabilité des modèles d’économie circulaire sur le court terme.
La ‘lune de miel’ réglementaire post covid semble bel et bien terminée avec l’affaiblissement des cadres réglementaires CSDDD, CSRD, EU taxonomy Europeénne. La vision à court termes des certains acteurs industriels et financiers constitue un but contre son camp notable encore plus dans une économie mondiale en recomposition brutale et rapide.
Le point positif est que les sujets de formation à la durabilité, à la RSE, à l’économie circulaire sont de plus en plus compris par certaines entreprises comme des approches des gestions des risques et non plus comme des approches vertueuses. Gérer les risques systémiques pour plus de résilience, de viabilité de l’activité sur le long terme par l’économie circulaire nous parait être l’approche la plus neutre et la plus efficace pour cranter la montée en compétences des acteurs économiques sur ces sujets.