Huguette Tiegna, député de la deuxième circonscription du Lot a accepté de répondre à nos questions et de nous parler de sa vision de l’économie circulaire.
Quel est votre sentiment par rapport au potentiel que représente l’économie circulaire pour notre société, en termes économiques, environnementaux et sociaux ?
C’est un changement de paradigme majeur, une vision nouvelle de la place que doit occuper l’économie dans nos sociétés. Les termes employés dans la question révèlent bien l’approche radicalement nouvelle que constitue l’économie circulaire, il ne s’agit plus d’opposer l’économique au social ou à l’environnemental mais bien d’intégrer toutes ces dimensions tout au long de la boucle économique. Trop souvent, l’économie est perçue comme prédatrice pour son environnement, qu’il soit social ou écologique, cette approche plus respectueuse et protectrice de ce qui l’entoure doit nous permettre d’enfin développer un modèle durable. C’est le sens de la future loi sur l’économie verte et circulaire qui devrait poser les fondations d’un développement accru de ce modèle résolument durable.
L’économie circulaire est un formidable tremplin pour renforcer l’attractivité et la résilience territoriale. Sentez-vous un intérêt dans les territoires pour ces questions ?
J’ai pu, au cours de mes déplacements en circonscription ou ailleurs, constater l’évidente croissance de cette nouvelle économie. Je suis députée d’une circonscription rurale et je pourrais vous citer de nombreux exemples où l’économie circulaire a permis de valoriser et de développer ce qui n’aurait pas pu l’être dans un cadre économique normal. C’est un phénomène qui s’amplifie et qui a bien été compris par les acteurs locaux qui s’en empare pour dynamiser des secteurs et des territoires jusque-là en difficulté.
Au-delà des mots et engagements, comment les élus peuvent-ils devenir les moteurs de la transition ?
Il est important de démontrer que nous, les élus, sommes exemplaires au quotidien. La transition écologique doit être le guide de notre action et de toutes nos décisions, nous avons la chance de pouvoir peser concrètement sur le cours des évènements. Nous devons faire preuve de vigilance et de constance pour que chaque pas s’inscrive bien dans cette transition que nous et la majorité des français appelons de nos vœux.
De manière très concrète, il nous appartient de déterminer quelles doivent être les priorités, au niveau national et européen, pour que d’ici la fin du quinquennat l’économie circulaire soit devenue incontournable.
L’exercice de la démocratie est avant tout une aventure citoyenne. Comment la mobilisation des français(es) peut-elle accélérer le virage vers l’économie circulaire ?
Rien n’est possible sans mobilisation citoyenne, il s’agit avant tout d’une prise de conscience collective. Le XXIème siècle ne peut plus être celui de la production à outrance, l’économie circulaire est en phase avec une vision plus protectrice de l’environnement mais correspond également à une volonté de mettre l’humain au cœur de tout projet économique. Je crois que les françaises et les français sont prêts pour un changement plus important qu’on ne le croit et nous, responsables publics, devons être à la hauteur de ces attentes.