Le don, partie intégrante de l’économie circulaire ?

Couverture don et economie circulaire
Réalisé par l’Agence du Don en Nature et l’Institut National de l’Économie Circulaire (INEC), ce guide connaît une double vocation : présenter le don comme outil de lutte contre le gaspillage des ressources et la précarité matérielle, et apporter une méthodologie des étapes clés pour une démarche de don réussie.

 

 

Récemment mis en lumière par la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC), le don évite une production de déchets en ce qu’il permet d’offrir un usage à des biens qui auraient été détruits ou recyclés en l’état. Toutefois, le don s’inscrit aujourd’hui dans un modèle économique de surproduction de produits manufacturés, et donc une surconsommation de matières premières. Cette surproduction est en contradiction avec le principe même d’économie circulaire, qui vise une gestion plus respectueuse des ressources, et, à terme, à la disparition des stocks invendus. Ainsi, nous avons souhaité analyser dans ce guide le rôle du don dans la transition vers une économie circulaire.

 

 

Réconcilier développement durable et solidarité

 

 

Comptant neuf millions de personnes pauvres et quatre millions de personnes fragilisées par la crise sur le territoire, la France est par ailleurs actuellement confrontée à des difficultés majeures d’approvisionnement. La crise sanitaire du Covid-19 a mis en valeur et renforcé des difficultés sociales, économiques et environnementales préexistantes et interconnectées. Ces phénomènes nous invitent à repenser l’organisation de nos circuits de production et de consommation, afin que chacun puisse bénéficier à la fois d’un niveau de vie décent et respectueux de nos ressources. La transition vers une économie circulaire se doit ainsi de réconcilier développement durable et solidarité.

 

 

Les invendus non alimentaires du secteur industriel, un vivier majeur de ressources à exploiter

 

 

Dans ce cadre, représentant plus de 4 milliards d’euros de valeur marchande en 2019 selon l’étude de l’Agence de la transition écologique (ADEME) publiée en novembre 2021, les invendus non alimentaires du secteur industriel représentent un vivier majeur de ressources à exploiter. Le réemploi de produits invendus permet de réduire la génération de déchets tout en donnant accès à plus de confort matériel pour des publics n’y ayant pas accès par une redistribution plus efficace que les circuits marchands traditionnels. La loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (loi AGEC) du 10 février 20203 figure ainsi parmi les nouveaux outils à disposition permettant de tendre vers une société plus responsable sur les plans environnementaux et sociétaux. L’interdiction de la destruction d’invendus et la valorisation du don dans le traitement de ces derniers est un premier pas vers une gestion plus raisonnée et une redistribution plus équitable des biens produits. Par ces dispositions, la loi AGEC permet de dépasser la notion de charité inhérente au don et le reconnaît légalement comme l’un des mécanismes s’inscrivant dans une économie circulaire.

 

 

Le don, levier de réemploi de ressources existantes

 

 

Néanmoins, le don ne doit pas être considéré comme un objectif ultime mais comme un levier de réemploi de ressources existantes dans une logique de transition vers une économie circulaire. Cette dernière vise une transformation du modèle de surproduction de produits de consommation courante vers un modèle de production mieux régulé et plus vertueux permettant de ne plus générer d’invendus. Les acteurs économiques doivent anticiper ces évolutions et s’organiser pour poursuivre leurs engagements en faveur de la lutte contre la précarité, indispensables pour le secteur de la solidarité.

 

 

Étapes clés pour une démarche de don réussie

 

 

Les ressources à disposition des entreprises constituent une manne essentielle qui peut être mobilisée à des fins solidaires et circulaires. Alors qu’elles sont de plus en plus attendues sur la formalisation et la mise en place de stratégies d’engagement transparentes, la conciliation de ces différents enjeux devient pressante. Une politique du don bien structurée s’inscrit dans cette démarche et permet d’apporter à ces enjeux une solution à impact fort. Pour cela, une méthodologie robuste et un accompagnement adapté sont nécessaires. Ainsi, ce guide présente les étapes clés pour une démarche de don réussie.

 

La collaboration de l’Institut National de l’Economie Circulaire (INEC) et de l’Agence du Don en Nature (ADN) pour la rédaction de ce guide témoigne d’une conscience partagée des dimensions environnementales, sociales et économiques de l’action de don.

 

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