Conférence 2C : Repenser notre modèle économique avec l’économie circulaire

L’Institut est intervenu le 13 mars 2019 à la Conférence 2C, organisée par la Fondation Veolia à La REcyclerie. Ce cycle annuel de quatre conférences a pour objectif de partager avec le grand public, et en particulier avec les étudiants, les grands principes et enjeux de l’économie circulaire.
Animées par le réseau de jeunes CliMates, les conférences font intervenir différents experts en fonction de leur thème. Dominique Bourg – philosophe et parrain du cycle 2C – était notamment présent pour le lancement du programme 2019.
Au cœur des échanges de la soirée, une question de premier plan : comment repenser notre modèle économique avec l’économie circulaire ?

La dégradation des conditions d’habitabilité de la planète

« Commençons par un petit historique », entame Dominique Bourg. L’humanité s’est intéressée au sujet du climat à la fin des années 1990. À l’époque, on est alors persuadé que l’on a affaire à un problème transitoire. On imagine que la concentration des niveaux de CO2 dans l’atmosphère ne durera pas plus d’un siècle, que l’on n’ira pas très loin en termes d’élévation des températures moyennes sur Terre, et que la technique nous aidera à réduire ce dérèglement climatique.
« Le sujet dont on parle, c’est bien celui de la dégradation des conditions d’habitabilité de la planète », résume Dominique Bourg. « Le climat, ce n’est jamais que les conditions optimales d’épanouissement des espèces vivantes sur Terre. S’il n’y a plus d’espèces, à quoi bon sert le climat ? »

Il y a quand même une bonne nouvelle : les études estiment que la planète a toutes les ressources pour satisfaire les besoins primaires nécessaires pour 8 milliards d’habitants. Mais à une condition, rappelle Dominique Bourg : renoncer au consumérisme. Or, aujourd’hui, toutes les économies encouragent cette propension à consommer. « Nous avons conçu notre économie comme un système totalement indépendant de la nature. Le défi qui se pose aujourd’hui est de réintégrer la nature. » Pour y parvenir, il s’agit d’entrer dans un nouveau paradigme économique, en revoyant tous nos modes de production et de consommation. C’est notamment ce que propose l’économie circulaire.

L’incitation des pouvoirs publics

Un levier pour permettre la transition vers une économie circulaire est  l’action des pouvoirs publics via la réglementation, l’accompagnement ou encore la fiscalité incitative. Par exemple, l’Union européenne a voté en décembre 2019 l’interdiction des plastiques à usage unique (pailles, couverts, Cotons-Tiges, etc.) dans l’ensemble des pays européens, d’ici 2021. En France, la secrétaire d’État Brune Poirson vient d’annoncer la mise en place d’un bonus-malus permettant de réduire les prix des produits intégrant des matières recyclées. Autre exemple : le projet d’appliquer la responsabilité élargie des producteurs aux fabricants de cigarettes, afin qu’ils prennent en charge la fin de vie de leurs produits en organisant des collectes de mégots et des actions de sensibilisation des citoyens. On attend également un projet de loi sur l’économie circulaire en 2019, dont un document provisoire a été rendu public en janvier, explique Marline Weber, de l’Institut national de l’économie circulaire.

L’économie circulaire au cœur des débats citoyens

Enfin, la mobilisation des citoyens est indispensable et peut avoir un impact significatif. Chacun peut faire entendre sa voix et donner des idées pour construire une économie plus circulaire et plus respectueuse des ressources.
Dans ce cadre, l’Institut national de l’économie circulaire a d’ailleurs élaboré dix propositions à destination des pouvoirs publics. Parmi lesquelles : l’interdiction de destruction des produits invendus, la mise en place d’une TVA circulaire réduite sur les activités et les biens issus de l’économie circulaire, ou encore la formation et la sensibilisation des plus jeunes. « La jeune génération est déjà très consciente des enjeux, la prochaine le sera encore plus. Ce sont eux qui portent en eux les graines du changement ! », conclut Marline Weber.

 Faire coopérer tous les acteurs économiques

« Ce que nous apporte l’économie circulaire, c’est aussi la compréhension que l’on agit dans un écosystème global », continue Amélie Rouvin. Il ne faut pas opposer les start-up, les grands groupes, les ONG, les collectivités, les citoyens… Pour entrer dans ce nouveau paradigme que nous propose l’économie circulaire, il faut non seulement embarquer l’ensemble des acteurs économiques, mais aussi les faire travailler ensemble.
C’est d’ailleurs toute la philosophie de Veolia qui collabore avec de nombreuses entreprises, start-up et associations, notamment via son programme d’open innovation social « Pop Up by Veolia » monté en 2014. L’objectif : accompagner et accélérer les projets des acteurs du changement au sein des territoires. Il peut s’agir de partenariats financiers et opérationnels avec des entrepreneurs sociaux, mais aussi de codéveloppement de service.

Source : Living Circular, Veolia.

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