Intervention de Jean-Claude Levy, conseiller du président de l’INEC
L’économie circulaire (EC) est une donnée largement émergente, bien que selon Jean-Claude Lévy elle reste encore est un objet scientifique non identifié (OSNI), et sans domicile administratif. fixe (SDAF). Cela vient d’être de nouveau perceptible à Marrakech pour Coop 22, quoique de nombreuses délégations africaines, notamment marocaines, y aient fait valoir un nombre relativement considérable de réalisations pratiques, ciblées sur des territoires souvent plus locaux que gouvernementaux.
Du point de vue son domicile, il n’est alors pas abusif d’écrire que l’EC est en passe de « s’établir », de façon perceptible et de surcroît analysable, à l’échelle des collectivités territoriales. (Cf. « Clés pour agir », EC et coopération décentralisée. », Ed.WE DEMAIN, production conjointe de l’Institut de l’économie circulaire (INEC) et de Greencross, réalisée avec le soutien du Ministère des affaires étrangères et du développement international). Dans cette perspective la conférence de Marrakech a peut-être indiqué qu’il ne faudrait pas grand-chose, afin de faire prospérer quelque problématique, qui pourrait ressembler à une théorie de l’EC, tout particulièrement par urgence solidaire et sociale, dans les pays émergents, en développement (PED) et au-delà.
Mais il est néanmoins repérable après Marrakech, comme cela est perceptible depuis trois ans que l’INEC existe et dans ses différents ateliers, chantiers ou publications, que l’identification scientifique et technologique de l’EC, a besoin d’un maître d’ouvrage (MO) territorial pour la formaliser, et que ce MO a tout autant besoin d’argent, d’investissements privés ou publics, qui seraient alloués à l’EC pour la R§D, pour la recherche fondamentale et pour la formation.
La vidéo de l’intervention de Jean-Claude Lévy au 7e Forum de l’action internationale des collectivités, organisé par Cités Unies France et Média-contact-service, cet été à Paris, au Palais des Congrès, prend tout cela en considération. Cette vidéo montre comment les effets de la rente foncière, c’est-à-dire effectivement de l’argent, pour ne pas dire du capital, observés sur une ligne – une coupe − historico-anthropologique de Paris à Béziers, sont destructeurs du paysage et de la nature, destructeurs des proximités et des solidarités urbaines et rurales, tout autant dans les pays « du Nord » que dans ceux « du Sud »). Et cette vidéo explique simultanément comment à l’échelle du mythe, au XXe siècle, le personnage de Robinson Crusoé, d’anglais civilisé qu’il était devenu grâce à Daniel Defoë, s’est transformé dans « les limbes du pacifique », en citoyen du monde, grâce à Michel Tournier, mais pas seulement grâce à ce dernier : Coop 22 en a témoigné ! A vous de voir…
Alors comment à l’évidence, ne pas conclure après la conférence, que d’une part les choses adviennent – à l’instar de l’EC − avant que s’en saisisse la théorie scientifique et que, d’autre part, investir dans l’EC serait contre-productif, si l’on laissait de côté la question de l’élargissement du capital, en direction de la recherche et de la R§D, hors de l’espace-temps géographique et historique où ce dernier opère. C’est à dire alors qu’elles adviennent graduellement, selon la trajectoire historique d’une économie sociale, solidaire et graduellement innovante, en direction des citoyens d’un monde parfaitement multipolaire. Et il serait faire injure en dernière analyse, de n’aller pas voir dans cette direction-là, par exemple à Dakar, à Yaoundé ou même à Pékin. Et cela serait aussi faire une mauvaise manière au Groupe d’expert environnemental sur l’évolution du climat (GIEC), sur la route de Bonn 2018 !
Publiée le 5 juil. 2016 :