Economie circulaire et investissements : où en sommes-nous ?

Plan de relance, investissements étrangers massifs… la France incite de plus en plus à investir dans l’économie circulaire. Mais où en sommes-nous réellement ?

 

 

La pression sur les ressources, les difficultés d’approvisionnement, le réchauffement climatique, la destruction de la biodiversité, le renforcement des réglementations ou encore la perte d’attractivité sont autant de risques qui pèsent sur la pérennité des entreprises et viennent questionner la durabilité de notre modèle linéaire. Les investisseurs prennent de plus en plus la mesure de ces risques mais également des opportunités de développement d’un modèle circulaire.

 

 

Un plan de relance avec 200 millions d’euros pour l’économie circulaire

 

 

Il y a cinq ans, dans un article pour les Echos, François-Michel Lambert, (Président de l’INEC) accompagné des présidents du C3D et de la Fabrique Ecologique, appelaient de leurs vœux le gouvernement d’Emmanuel Macron à « faire de la France le pays leader de l’économie circulaire ». Depuis, l’Etat a pris des mesures importantes visant à inciter les investissements dans le secteur de l’économie circulaire. Parmi elles, on peut mentionner le Plan de Relance prévoyant une enveloppe de plus de 200 millions d’euros entièrement dédiée à l’économie circulaire sous tous ses aspects et tout au long des filières. De même, l’ADEME, l’Agence de la Transition Écologique de l’État, a renforcé son fond dédié au développement de la prévention et du recyclage. Avec la création des axes liés à la consommation et à la production responsable, l’ADEME intervient dans les territoires et principalement au niveau local avec, à présent, un fond de 200 millions d’euros par an.

 

 

Des investissements étrangers massifs

 

 

En outre, ce dynamisme affiché et cette politique d’incitation à l’investissement ont semblé porter leur fruit au-delà des frontières françaises. On peut ainsi citer quelques investisseurs étrangers ayant misé sur le territoire français, comme c’est le cas d’Eastman. L’entreprise américaine a investi 850 millions d’euros afin de développer la plus grande usine de recyclage moléculaire de plastique dans un objectif d’économie circulaire. De même, le géant IKEA a saisi l’opportunité en communiquant sur son investissement de plus de 650 millions d’euros pour développer des projets d’économie circulaire en France. Emmanuelle Ledoux, directrice de l’INEC, soulignait ainsi en janvier, dans Novethic, l’importance du développement de cette dynamique bénéfique tant pour les entreprises que pour toutes les parties prenantes qui gravitent autour.

 

 

Une prise de conscience mais le chemin reste encore long

 

 

Cette explosion de la demande des industriels pour incorporer l’économie circulaire dans leurs investissements n’est pas sans conséquences. La demande est-elle compatible avec l’offre sur le territoire ? Les acteurs sont-ils prêts pour ce changement de paradigme ? Les moyens humains et financiers sont-ils en cohérence avec les défis ?

 

Face à ces questions, le Forum pour l’Investissement Responsable (FIR), en partenariat avec l’INEC, a décidé de lancer une campagne d’engagement. Considérant que tous les secteurs d’activité ont un rôle à jouer, cette campagne s’adresse à l’ensemble des 120 premières capitalisations françaises (SBF 120). La démarche a pour objectif à la fois de mieux comprendre les pratiques actuelles des entreprises sur le sujet et de renforcer le dialogue entre les différentes parties prenantes pour finalement accélérer l’essor d’une économie circulaire en France et dans le monde.

 

 

Dans la continuité de sa campagne de questions écrites au CAC 40 de 2021 qui faisait ressortir le manque d’identification des ressources à risque et de mise en place d’actions concrètes par les entreprises pour gérer ce risque, le FIR cherche aujourd’hui à approfondir ses travaux en interrogeant le SBF 120 sur 5 piliers constitutifs d’une politique d’économie circulaire : définition, gouvernance, process, formation et indicateurs.

 

 

Ce questionnaire marque le début d’un long chemin restant à parcourir. La prise en compte de ce sujet fondamental qu’est la durabilité de notre économie est nécessaire à toutes les échelles, de la PME à l’entreprise du CAC 40 mais aussi au sein même des entreprises. La prise de conscience et le changement de pratiques ne peuvent rester l’apanage de quelques corps de métier et doivent être pleinement intégrés à tous les niveaux de la prise de décision.

 

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